Aliou DIA donne son avis sur le Haut conseil des collectivités territoriales dans une interview avec Senemedia
Son militantisme comme acteur de développement prend souvent le dessus sur ces positions politiques. Pourtant Aliou DIA est bien un chef de parti (la Convergence pour le Renouveau et la Citoyenneté). Dans un entretien avec le site Senemedia.com, l’homme refuse de verser dans des débats comme « l’affaire Ousmane Sonko » qui, à ses yeux, reste un sujet « stérile ». L’enfant de Mbeuleukhé et leader des Forces paysannes préfère plutôt s’épancher sur les opportunités de développement qu’offre la nouvelle institution du pays qu’est le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et sur le déroule de la présente campagne hivernale.
En tant qu’ancien Parlementaire et acteur de développement, comment accueillez-vous l’avènement du Haut conseil des collectivités territoriales, qui sera la troisième institution de notre pays ?
Le Haut conseil des collectivités territoriales vient à son heure ; parce que c’est la confirmation du processus d’émancipation, d’autonomisation et d’émergence des collectivités locales. Il ne faudrait pas que l’on tombe sur le syndrome d’avant et d’après l’indépendance. Avant l’indépendance, on avait quatre communes. L’essentiel du pays qui était très important, à part les quatre communes, était considéré comme des bourgades rurales, qui ne servaient autre chose qu’à faire du pastoralisme, de l’agriculture. Après l’indépendance, on s’est retrouvé avec 45 communes et 500 communautés rurales qui étaient économiquement marginalisées. Il n’y avait aucun espoir de développement. Pour maintenant vraiment régler cette injustice, le Président de la République (Macky SALL ) a jugé devoir généraliser les communes qui permettra à une redistribution équitable et démocratique des ressources publiques. Je crois que c’est important donc, aujourd’hui, quand on généralise et que les collectivités locales se sentent bien dans l’Acte 3 de la Décentralisation. Parce que le développe se sent partout et les ambitions sont là. Maintenant de mettre sur pied une Chambre qui prendra toutes les aspirations de ces collectivités locales, de trouver des solutions à leurs problèmes. Je crois que donc on ne peut pas avoir meilleure institution que le Haut conseil des collectivités territoriales. C’est pourquoi, je suis en phase avec le Président de la République. Et je demande à tous mes militants, à tous les sympathisants de mon parti ( la Convergence pour le Renouveau et la Citoyenneté (CRC), ), à tous mes amis de voter pour la mise en place rapide et urgente de cette Institution qui sera certainement le réceptacle des Collectivités locales, afin de pouvoir régler définitivement l’injustice qu’il avait que le Président nous a permis de réparer.
Que répondez-vous aux détracteurs du HCCT qui parle de « Sénat-bis » ?
La différence pour le Sénat, c’est qu’il y avait le caractère beaucoup plus politique. S’il s’agit maintenant des Collectivités locales, ce sont des conseillers qui sont élus à la base qui sont effectivement responsabilisés à la base, qui viennent représenter la base pour traduire exactement les aspirations de cette base en proposant des solutions. Vous voyez presque dans toutes les Collectivités locales s’est instaurée maintenant une Administration locale. Tout se gère à la base, tout se règle à la base. Donc il y a une différence nette entre le Sénat et le Haut conseil des collectivités territoriales. Et je crois que la vision du Président de la République est salaire dans ce sens. En tout cas, nous qui habitions dans ces communautés rurales nous avons déjà senti qu’il y a une rupture nette. En termes d’abord de Fonds de dotation et en termes de Fonds de concours. Cela nous a permis de réaliser des projets, et avec maintenant une institution aussi importante, collée à la base comme le Haut conseil des collectivités territoriales, nous sommes sûres que nos problèmes aurons effectivement des solutions le plus rapidement possible, pour qu’on évite qu’il ait deux Sénégal, un Sénégal où il y a tout, où on essaie de tout faire et un Sénégal marginalisé où il n’y a rien et rien ne sera fait.
En tant qu’acteur économique, quelles sont vos impressions sur le déroulement de la présente campagne hivernale ?
Je viens effectivement de l’intérieur du Sénégal. Je remercie le Tout-Puissant de nous avoir gratifié de très fortes pluies, très bien réparties. Parce qu’il n’y a pas de poche au Sénégal où il n’y a pas de pluie. La pluie tombe bien. Les semis sont déjà terminés, les cultures se portent bien. Ce qui reste maintenant c’est de demander à ce que le Tout-Puissant nous accompagne pour qu’on réalise un hivernage avec des records en termes de production. Nous félicitons également le Ministre de l’Agriculture (Dr Papa Abdoulaye SECK, ) qui a mis des schémas nous permettant de mettre à temps à la disposition des agriculteurs les intrants et le matériel agricole. Je crois que s’il y a quelque chose où on peut encore dire qu’on n’est pas à 100% satisfait, c’est la mise en place des engrais. Parce que concernant certaines filières comme le manioc et le maïs, dans certaines poches, on attend effectivement que les fournisseurs mettent sur place les intrants. Mais à part cela, il n’y a pas eu de récriminations, de plaintes. Donc souhaitons qu’on n’ait pas de désagrément. Que Dieu continue à nous accompagner. Je félicite le Ministre aussi d’être concrètement sur le terrain, afin de pouvoir lui-même se rendre compte de ce qui se passe et pour pouvoir apporter des solutions sans jamais être surpris.
Peut-on s’entendre cette année à de meilleurs rendements ?
Oui. Parce que les surfaces emblavées cette année dépassent de très loin celles de l’année dernière. Cela nous avait permis pour l’arachide d’avoir plus d’un million deux cent mille tonnes et des céréales d’avoir plus de deux millions de tonnes. Cette année le Gouvernement a livré beaucoup plus de semences d’arachide et de céréales. En tout cas, si ce rythme continue, je suis persuadé qu’on peut, en fait, réaliser des records cette année. Donc il y a lieu de féliciter le Gouvernement qui a pris toutes les dispositions permettant de faire la production, mais surtout de féliciter également les producteurs qui ont emblavé toutes les surfaces possibles. Et prions que Dieu nous accompagne. IL l’a toujours fait pour que le Sénégal réalise un bon hivernage. Et si l’hivernage est bien réalisé au Sénégal, nous sommes en paix et aspirons avoir effectivement un développement durable.
On ne peut pas être en face d’un leader politique comme Aliou DIA sans l’interroger sur ce qui est appelé « l’affaire Ousmane Sonko ». Que vous inspire ce sujet qui occupe le devant de la scène ?
Je regrette ces genres de débats. Moi, on me connaît comme un homme de développement. Donc je ne me verse jamais dans ces débats stériles. La préoccupation première de tout Sénégalais actuellement doit être le bon déroulement de l’hivernage. Réfléchissons sur les voies et moyens qui permettent d’accompagner nos agriculteurs. C’est le moment de mettre sur pied une institution que le monde rural attend. Parce que nous sommes plus de 547 communes rurales qui sont devenues des communes aujourd’hui comme toutes les quatre communes qui existaient au Sénégal. Je voudrais qu’on passe nos temps sur ces débats économiques que de faire des déballages qui ne nous mènent absolument à rien du tout que sur des théories inutiles.
Senemedia.com
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