Un mois après le début de la campagne de commercialisation de l’arachide ouverte le 23 novembre dernier, le président du Comité de Suivi de la campagne de commercialisation, Aliou Dia, a effectué une tournée dans quelques points de collecte pour s’enquérir de l’état des opérations de vente. A l’issue de cette visite, Aliou Dia déclaré que l’Etat a décidé pour le moment de bloquer les exportations.
«Sénégal d’abord», c’est sous cet esprit que le Sénégal mène la présente campagne de commercialisation de l’arachide qui a été ouverte, il y a un mois. En effet, le gouvernement a décidé pour le moment de bloquer le marché des exportations. Par cette mesure, l’Etat veut régler d’abord la question relative au capital semencier et protéger la Sonacos. «Je pense également que l’Etat a raison de bloquer l’exportation pour le moment, parce qu’il faut que l’usine soit assurée d’avoir une production pour faire fonctionner ses unités et que le capital semencier également soit bien doté», a soutenu le président du Comité de Suivi de la campagne de commercialisation de l’arachide. Aliou Dia a fait cette déclaration au terme de la tournée qu’il a effectuée au niveau des points de collectes.
Confrontés à des difficultés d’accéder au marché, souligne Monsieur Dia, les exportateurs ont déjà tenu quelques réunions avec les huiliers afin d’harmoniser les prix. En outre, il estime que pour cette année, il est prévu d’exporter entre 200.000 et 300.000 tonnes. D’où une rupture avec ce qui se faisait dans les précédentes années. «Si on ne dépasse pas cette barre, le produit ne peut aller qu’à la Sonacos», clame le président du Comité de Suivi de la campagne de commercialisation qui souligne que la campagne va aller jusqu’à la fin du mois de mai prochain. Sur un autre registre, Aliou Dia a indiqué que l’agrément reçu par les exportateurs ne constitue pas un problème, puisque cela doit respecter des paramètres à savoir le tonnage qu’il faut sortir.
«L’urgence, c’est de régler d’abord le problème des semences et des usines nationales. Car, l’exportation ne doit prendre que le surplus. Sous ce rapport, Aliou Dia reste optimiste par rapport au risque que les paysans refusent de céder leurs productions. «Il n’y a pas d’usines qui puissent acheter à 300 Fcfa, faire de la structuration et vendre à l’extérieur. Parce que pour avoir un litre d’huile, il faut trois kg et demi. Ce qui fera 1050 francs si vous avez acheté à 300 francs le prix du Kg », explique-t-il. C’est pourquoi, il prône une certaine réglementation afin de permettre aux huiliers d’acheter à un prix qui leur permettra de travailler.
Cadre d’harmonisation du prix Interrogé par ailleurs sur le fonctionnement de la Société nationale des Oléagineux du Sénégal (Sonacos), Aliou Dia a recommandé à la boîte de s’adapter à la concurrence en fidélisant ses clients à travers certains mécanismes de financement qui lui permettra de récupérer son investissement. «Aujourd’hui, il faut que la Sonacos change de stratégies et d’approches. Il faut une contractualisation avec les producteurs, il s’agira de leur permettre de disposer de semences et d’intrants sous forme de dettes et sans intérêts pour fidéliser ses clients. Et pendant la production, le producteur est obligé de rembourser ses dettes mais de vendre le reste à la Sonacos. La Sonacos doit rompre avec le carreau usine et être proche des producteurs», a-t-il invité Modou Diagne Fada et ses collaborateurs.
En outre, il a insisté sur la nécessité de transformer le secteur de l’arachide à travers la création des unités afin de faire des dérivés et valoriser le produit au pays. Par ailleurs, le président du Comité de Suivi de la campagne de commercialisation renseigne que des directives ont été données pour une harmonisation du prix d’achat au producteur.
Selon Alion Dia, le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (CNIA), les huiliers, les ministères de l’Agriculture, des Finances, du Commerce, les exportateurs vont se réunir la semaine prochaine afin de trouver un cadre permanent pour l’harmonisation du prix du kilogramme d’arachide.
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