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1er Mai: Discours du Président Macky Sall à l’occasion remise des cahiers de doléances des centrales Syndicales

Dakar, le 1er mai 2015;

➢ Monsieur le Premier Ministre ;
➢ Monsieur le Ministre du Travail, du Dialogue
social, des Organisations professionnelles et
des Relations avec les Institutions ;
➢ Mesdames, Messieurs les Ministres ;
➢ Madame la Présidente du Haut Conseil du
Dialogue social ;
➢ Messieurs les Présidents des Organisations
patronales ;
➢ Madame, Messieurs les Secrétaires
généraux des centrales syndicales de
travailleurs ;
➢ Messieurs les Directeurs généraux,
Directeurs et Chefs de services ;
➢ Chers travailleurs ;
➢ Honorables invités ;
➢ Mesdames, Messieurs ;
Nous voici, encore une fois, réunis pour
célébrer le travail, cette valeur indépassable
de toute société humaine en quête de progrès
et de bien-être. En ce jour mémorable, repère
dans la grande marche des peuples vers la
liberté et la justice sociale, je vous salue,
travailleurs du Sénégal et vous souhaite une
bonne fête du travail.
Le 1er mai n’est pas seulement un rituel.
Cette journée garde, à chaque fois, toute sa
vigueur, et toute sa signification. Elle est la
mémoire de toutes les batailles salutaires
pour que les travailleurs puissent vivre dans
la dignité et le respect de leurs droits. Elle
est la mémoire de toutes les générations de
travailleurs qui, par leur intelligence et leur
force, ont apporté ce qu’ils avaient de
meilleur pour la prospérité de notre nation et
le bonheur de notre peuple. Le 1er mai est
aussi une occasion singulière de rencontre et
de dialogue entre tous les partenaires pour
évaluer les acquis et ouvrir les perspectives.
Le 1er mai de cette année revêt une
signification particulière. Nous venons, en
effet, de valider, avec l’ensemble des acteurs,
le Pacte national de stabilité sociale et
d’émergence économique, signé en avril
2014. C’est dans ce cadre que nous avons
procédé, il y a quelques semaines, à
l’installation des membres du Haut conseil du
dialogue social dédié à la pacification du
monde du travail et au raffermissement du
dialogue dans les relations professionnelles.
La mise en place de cette importante
institution du dialogue social résulte d’un
engagement fort de l’Etat dans sa volonté de
promouvoir un nouvel espace de concertation,
de résolution consensuelle des divergences et
des différences d’approche. Elle matérialise
également la volonté du Gouvernement de
rendre effectives les conclusions issues de la
première Conférence sociale organisée dans
notre pays.
Je réaffirme ici l’engagement ferme de l’Etat
à mettre en œuvre le Plan d’action validé à
cet effet par les partenaires sociaux. Comme
vous le savez, ce Plan fait la jonction entre le
Pacte national de stabilité sociale et
d’émergence économique et les conclusions
issues de la Conférence sociale.
J’invite donc Monsieur le Premier Ministre à
mettre en œuvre, dans les meilleurs délais,
les conclusions validées de ce Plan d’action du
Pacte social, qui constitue un point de départ
décisif vers le renouveau qualitatif de nos
relations professionnelles, et la base d’une
stabilité sociale durable. Il n’y a pas de doute
que ce nouvel élan, fait d’esprit de
dépassement et de consensus, aura un impact
sur la performance économique de nos
entreprises, piliers essentiels de notre
stratégie de développement.
A ce titre, les Inspecteurs et Contrôleurs du
Travail et de la Sécurité sociale ont un rôle
important à jouer, notamment dans la mise en
œuvre et la réussite du Pacte.
C’est la raison pour laquelle le renforcement
des moyens d’intervention de l’administration
du travail occupe une place centrale dans le
Plan d’action.
Il me plaît par ailleurs de saluer, vivement, les
dénouements notés récemment dans certains
conflits sociaux. Le Ministère chargé du
Travail y a joué un rôle important, en relation
avec les différents Ministères de tutelle des
secteurs concernés. Il en est ainsi, entre
autres, du différend noté dans les universités
avec le Syndicat autonome de l’Enseignement
supérieur (SAES), du conflit collectif dans le
secteur des transports routiers et dans
d’autres secteurs stratégiques de notre
économie.
Je réitère mes félicitations à l’ensemble des
acteurs (le Gouvernement, les Parlementaires,
les employeurs et syndicats de travailleurs)
qui se sont investis pleinement pour aboutir à
ces résultats fort appréciables. J’exhorte le
Gouvernement à œuvrer dans ce sens, en
examinant de manière diligente et rigoureuse
toutes les revendications pour trouver des
solutions consensuelles, sur la base du
dialogue sincère et d’une concertation
permanente avec les partenaires sociaux de
tous les secteurs.
Bien entendu, je me réjouis également des
résultats obtenus en matière de négociation
collective, avec la signature de la première
convention collective dans le secteur du
nettoiement, le 24 juin 2014, après un long
processus de négociations ayant duré
plusieurs années.
Il convient de noter, pour s’en féliciter, le
démarrage des processus de conclusion d’une
nouvelle convention collective dans les
secteurs de la presse et du gardiennage. Les
arrêtés ministériels portant création et
composition de chaque commission mixte
paritaire devant mener les négociations ont
déjà été signés, pour la presse depuis le 4
juillet 2014 et pour le gardiennage et la
sécurité privée, le 1er avril 2015.
J’invite donc les acteurs des différents
secteurs, notamment ceux de la presse où il
a été jusqu’ici noté beaucoup de lenteurs du
côté du patronat, à engager rapidement les
négociations, avec l’accompagnement de
l’administration du travail, pour finaliser le
processus de conclusion de la convention
collective, au bénéfice de tout le secteur.
La signature, le 17 avril 2015, du protocole
d’accord sur les cahiers de doléances 2013
des centrales syndicales, entre le
Gouvernement et les partenaires sociaux, est
un événement historique important que je
salue chaleureusement. En effet, c’est la
première fois, dans notre pays, que les
cahiers de doléances font l’objet d’un
traitement aussi exhaustif par les différentes
parties. Nous devons, désormais, nous
inspirer de cette démarche exemplaire qui
illustre la volonté de l’Etat d’opérer sur la
base d’une nouvelle culture du traitement des
cahiers de doléances.
Mesdames et Messieurs,
La liberté syndicale et l’exercice de ce droit
sont des réalités bien ancrées dans le droit
positif et dans les relations de travail au
Sénégal. Le droit de grève est, à juste titre,
consacré par notre Constitution. Toutefois,
notre pays gagnerait beaucoup si tous les
acteurs acceptaient de se concerter pour
revoir les formes et les modalités de ce droit
imprescriptible des travailleurs.
En effet, la construction des bases d’une
économie forte, dynamique et solidaire pour
le bien-être de tous, implique un esprit de
dépassement, une volonté commune de
trouver des solutions moins coûteuses.
Chaque heure perdue est un manque à gagner
considérable pour notre économie, pour notre
pays, pour les populations dans leur diversité.
Hélas, il est même arrivé que des syndicats
déposent un préavis de grève pour toute
l’année ou mènent des mouvements de grève
sur plusieurs semaines. Tous les Sénégalais
peuvent convenir qu’une telle pratique de la
grève est difficilement conciliable avec
l’efficacité et l’atteinte de l’objectif
d’émergence économique.
J’invite alors tous les acteurs à adopter une
responsabilité collective car si nous avons, et
c’est normal, quelques fois des conflits
d’intérêt dans l’immédiat, il n’en demeure pas
moins que nous partageons forcément le
même destin, celui de notre nation.
J’en appelle donc à la compréhension et au
sens des responsabilités de toutes les parties
prenantes, Gouvernement, patronat et
syndicats de travailleurs, pour un sursaut
patriotique et citoyen afin d’assurer une
meilleure qualité de vie à nos populations.
Nous avons tous, Etat – patronat – comme
travailleurs, des sacrifices à faire et un rôle
important à jouer dans cette œuvre de
construction nationale, en vue d’apporter les
meilleures solutions consensuelles aux
diverses préoccupations qui assaillent le
monde du travail.
Mesdames, Messieurs,
Le secteur privé national est un pilier
essentiel de notre économie. Il doit jouer
toute sa partition dans la perspective d’une
croissance économique durable. A cet effet,
les entreprises doivent être en quête
permanente de performance et de
compétitivité, pour accroître leur capacité de
création de richesses et d’emplois.
C’est pourquoi j’invite solennellement toutes
les organisations d’employeurs et de
travailleurs de tous secteurs confondus à
œuvrer, avec l’Etat, dans le sens d’un
engagement sans faille en faveur d’une
entreprise plus performante et de conditions
de travail plus satisfaisantes.
C’est grâce à notre engagement collectif,
notre volonté commune et notre
responsabilité partagée que nous parviendrons
à faire du Sénégal un pays prospère et libre.
Vive les entreprises, vive les travailleurs pour
que vive le Sénégal
Je vous souhaite, encore, une très bonne fête
du Travail.
Je vous remercie de votre attention.

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